Le portail de l'Europe du Sud-Est

Quai Gallusovo, Ljubljana, Slovénie

10 jours à travers la Slovénie : que de douceurs

Trésor Balkans » Blog » 10 jours à travers la Slovénie : que de douceurs

10 jours à travers la Slovénie : que de douceurs montagnardes et côtières, dans ce mini paradis verdoyant et apaisant. Ce séjour a marqué le recommencement des voyages dans les Balkans pour moi. En 2022, j’allais aussi découvrir Thessalonique et Zagreb quelques mois plus tard.

La Slovénie fait-elle partie des Balkans ? Question épineuse à laquelle je me contente ici de dire que : pour moi, la Slovénie fait partie des Balkans car elle a pendant 70 ans été une des Républiques de la Yougoslavie, ancien État balkanique. Je l’inscrit donc dans cet ensemble balkanique. Bien sûr, de part sa position géographique et son histoire, la Slovénie est « moins balkanique et plus centre-européenne » que la Macédoine du Nord, par exemple. Mais ce débat (a-t-il une réponse ?) n’est pas le sujet ici.

Le sujet de cet article n’est pas de faire uniquement un rapport de voyage. Certes, je vais donner des lieux, photos et commentaires, mais je veux aussi un peu comparer la Slovénie à la Finlande. Pays que je connais quand même un petit peu de par mes études de Licence, le finnois et les deux voyages que j’ai faits dans cette région septentrionale. Je veux aussi souligner ce qui rend la Slovénie si douce et attirante.



Kratek uvod (« petite introduction » en slovène)

Contexte : comme je l’ai fait plusieurs fois (Espagne, Pologne, Lisbonne, Amsterdam, Finlande), je suis parti en duo, avec Maëlle, une camirade (amie + camarade) de Master. J’aime partir à 2 car cela permet de partager le voyage tout en le gardant intime. C’est l’entre-deux du voyage en solo et du voyage en groupe. Et en plus, quand on part avec quelqu’un qui est comme nous, alors là, on sait que l’expédition va nous plaire et nous correspondre.

J’étais censé faire ce voyage seul en février 2022, mais le covid en a décidément autrement et m’a fait passer ma semaine de vacances dans mon lit. Ce ne fut que partie remise, avec un avantage en plus : découvrir à deux cette contrée. Avril 2022, entre les deux tours des élections, trajet Caen-Ljubljana en bus (oui, 36h je crois ? Avec une escale à Paris, tout de même).

Ljubljana : l’Helsinki du Sud ?

Non, enfin oui, je compare avant même d’avoir écrit un seul petit mot sur cette belle petite capitale de ce beau petit pays. Alors voilà quelques mots : calme, vert, eau, couleurs, agréable, petit, accessible, pavé, ponts. 8/9 appliquables à Helsinki (il y a des ponts, mais bon, moins et pas aussi beaux qu’à Ljubljana). En me baladant 2-3 jours dans la capitale slovène, je n’avais de cesse de faire des comparaisons avec la capitale finlandaise.

Pourtant, ce n’est pas tellement au niveau des styles architecturaux, qui sont différents entre les deux villes, mais plutôt l’ambiance générale qui s’en dégage.

La Slovénie est souvent surnommée « La Suisse du Sud/des Balkans ». Personnellement, je la surnomme « La Finlande des Balkans ». Ou plutôt, Ljubljana est « L’Helsinki des Balkans », car à mise à part Maribor, le reste du pays, surtout la côte adriatique, n’a rien rappelant le pays nordique.

Oui, je compare beaucoup, mais n’est-ce pas normal de comparer le nouveau avec ce que l’on connait déjà ? Et qui plus est, pour ma part, cela ne m’empêche pas du tout de profiter du nouveau : au contraire, faire des liaisons et trouver des points communs décuple mon appréciation des lieux.

Laissons à Ljubljana ce qui est à Ljubljana

Ljubljana, donc, est très agréable pour se balader, s’asseoir qui sur un banc, qui en terrasse, qui au bord de la rivière Ljubljanica. On traverse le centre-ville historique en 10 minutes, peut grimper sur la colline du château ou au parc Tivoli, observer les bâtiments datant de la période socialiste autour de Trg Republike, flâner de librairie en glacier, de musée en galerie. Je pense que « flâner » est le verbe qui correspond le mieux pour une balade dans cette ville : kein Stress.

Cela faisait trois ans que je n’avais pas mangé de burek/banica. Ç’a donc été la première chose que nous avons faite en arrivant : manger un burek à Burek Olimpija ou Nobel Burek (peu importe, les deux sont très bons).

Douceurs montagnardes

Après Ljubljana, nous sommes allés passés 3 jours aux lacs de Bled et Bohinj.

Bled

Bled est comme sur les photos et les avis : splendide. Mais un peu trop touristique à mon goût. Nous nous sommes baladés le long du lac, bien sûr. Nous avons ensuite grimpé jusqu’au point de vue de l’autre côté, Mala Osojnica. Les arbres n’étant pas encore habillés, le tout manquait d’un peu de verdure mais eh, ne nous plaignons pas. Surtout que nous avons eu la visite de canards lorsque nous prenions le soleil sur un ponton.

Le lendemain, nous avons fait de la tyrolienne avec Zipline Dolinka, la plus longue d’Europe (et en 7 tyroliennes). Glisser dans les airs au-dessus de ravins, rivières, montagnes et champs a été bien trop court, bien évidemment, mais superbe. Une fois qu’on est là-haut, on veut y rester. Si je pouvais traverser toute l’Europe en tyrolienne…

Bohinj, Kranj et Škofja Loka

L’après-midi, à Bohinj, un peu plus à l’Ouest de Bled, nous avons longé le lac en partant de Ukanc. Je dois dire que j’ai préféré le lac de Bohinj. Il est plus sauvage, plus montagnard et plus coloré : l’eau allait du noir au transparent avec un passage par le vert (le voilà, notre vert). Des plages de gros galets blancs et des Danois (des Néerlandais ?) qui se baignent. Je me suis dit que la prochaine fois, je ferai trempette aussi (j’ai remis à plus tard car c’était plus facile de se dire que je le ferai que de le faire maintenant et de me geler, n’est-ce pas ?).

En partant, nous sommes arrêtés à Kranj et Škofja Loka. Ces deux villes ne sont pas dans les montagnes, mais entre le pied de la montagne et la plaine. Nous nous sommes baladés dans les ruelles aux couleurs pastel et aux maisons très basses. J’avais l’impression d’être dans une maquette à taille réelle, où tout est neuf, propre, organisé. De belles vues, encore de l’eau, un château par-ci, une église par-là.

Après la montagne vient la mer, alors nous voilà en route vers l’Istrie.

Douceurs côtières

Nous avions notre chambre au centre d’Izola, d’où nous sommes allés à Koper et Piran. À Koper, on est en Italie : l’architecture, la nourriture, la langue, les gens. Et c’est plus ou moins normal puisque Koper a été vénitienne pendant des siècles, italienne pendant quelques décennies et n’est administrativement slovène que depuis l’après-guerre.

La Finlande me suit (où est-ce moi qui la suis ?), car à la TV d’un restaurant à Izola est diffusé un film où l’action se déroule au nord de la Finlande. Ce genre de petits hasards me titille et me rassure, quelque part, car j’ai l’impression que je suis toujours accompagné de ce que je connais et aime.

Même histoire pour Izola et Piran. Ces 3 villes (et toute la côté) ne sont slovènes que depuis peu, et malgré les exodes des populations italiennes vers Trieste et l’Italie, les villes restent bien italiennes. Surtout l’architecture, et tant mieux, car que c’est agréable de se promener dans ces ruelles étroites et tordues, de croiser des chats, d’apercevoir des cordes à linge, de sentir un figuier ici et de voir une aloe verra là-bas.

Méduses, méduses, méduses. Il y en a partout. Vivantes ou mortes, flottantes ou échouées sur la plage. Enfin, « plage » est un bien grand mot car pas de sable en ville. Pour cela, je suppose qu’il faut s’en éloigner. Mais peu importe : on remonte le pantalon, tombe le pull, s’allonge sur les cailloux avec un bouquin, et on profite du soleil et des vagues. On fait le plein de soleil et d’air marin avant de retraverser le pays direction Maribor.

Maribor et Graz

Je vais être direct : nous n’avons pas apprécié Maribor. Le temps froid et pluvieux n’a pas dû aider, certes, mais cela ne fait pas tout. Bien que deuxième ville du pays, nous l’avons trouvé vide, abandonnée, morte, triste, terne. Ce qui pour ma part est étrange car la ville m’a aussi beaucoup rappelé la Finlande, disons Turku et Tampere. Et pourtant, j’aime ces deux villes… Nous continuons de nous chercher avec la Finlande, car mon regard a été attiré par un tag « HYVÄ POIKA », qui signifie « BON GARÇON » en finnois.

Nous avons donc décidé d’aller à Graz (c’était moins cher que d’aller à Zagreb), sous la pluie et dans le froid, pire qu’à Maribor, mais notre petite virée autrichienne nous a fait du bien.

Le lendemain, nous quittons, Maribor, à moitié ville fantôme, pourtant Capitale Européenne de la Culture en 2012. Sibiu, Capitale Européenne de la Culture en 2007, s’en est bien mieux sortie à ce niveau-là…

Douceurs culinaires

Nous nous sommes régalés. C’est en partie dû au mélange des cultures et influences culinaires, mais également au savoir-faire de ceux qui nous ont proposé dans l’assiette de la douceur, de la saveur, du plaisir et du voyage sensoriel : on s’est régalé. Pâtes, pizzas, strudel, soupes, gâteaux, crêpes, choucroute, gratin et autres plats dont j’ai oublié les noms. De l’entrée au dessert, de la soupe au café, tout nous a ravi.

Malheureusement, je ne me souviens pas des noms de ce que nous avons mangé, donc je me contenterai de mettre des photos. En revanche, je peux vous recommander Pri Shkofu à Ljubljana, petit restaurant à la nourriture délicieuse et au service adorable. Nous avons mangé 2 (3 ?) fois. Ayant oublié le nom des autres restaurants… s’ils me reviennent, je les noterai.

Sécurité, propreté, accueil

Aux standards assez élevés, ou alors (uniquement) aux habitudes respectueuses… En tout cas, partout où nous sommes allés, nous nous sommes sentis bien et en sécurité, que ce soit à Ljubljana, Piran ou Maribor. Ni danger ni peur d’être détroussés. Autres marques de sécurité : vélos pas attachés, tables et chaises qui restent dehors la nuit.

Que le pays est prooooooooopre. Vraiment. Ah, sauf sur la côte, soit à cause des touristes étrangers, soit à cause de cette fâcheuse habitude qu’a le pourtour méditerranéen de considérer le sol comme une poubelle.

Bien que nous n’ayons que (trop) peu sympathisé avec des locaux, nous avons été bien accueillis et toujours traités respectueusement et avec le sourire. Sourire qui, comme dans bien d’autres contrées, ceci-dit, se voit rarement sur les visages. Mais ceux-ci s’ouvrent aisément. Cela aussi m’a rappelé la Finlande où chacun vit dans son monde, reste silencieux et fait sa vie, sans (oser) déranger son prochain.

Mali zaključek (« petite conclusion »)

Nous avons beaucoup aimé notre petit séjour en Slovénie. Ce pays au croisement des cultures et influences slaves, germaniques, italiennes et hongroises nous a ravi à tous les niveaux : architectures, nature, nourriture, diversité due aux mélanges d’influences, savoir-vivre des Slovènes. Ce qui m’a fait encore plus aimer ces 10 jours en Slovénie, c’est d’avoir eu l’impression d’avoir été, quelques instants, en Finlande et dans une mini Vienne. C’est d’avoir pu apprécier la Slovénie pour ce qu’elle est et en plus, d’avoir eu des souvenirs et rappels de Finlande et d’Europe centrale.

Merci, on reviendra !


Bibliographie et pour aller plus loin :

Informations du Routard pour visiter la Slovénie : https://www.routard.com/guide/code_dest/slovenie.htm

Petite histoire de la Slovénie, Antonia BERNARD, Institut d’Études Slaves, 2002.

Une pays au carrefour : histoire de la Slovénie, Oto LUTHAR, Marjeta ŠAŠEL KOS, Petra SVOLJŠAK, et al., P. Lang, 2020.

« La méduse, une arme contre la pollution plastique des océans », Cyril FOURNERIS, euronews, 20/01/2020. Disponible à : https://fr.euronews.com/next/2020/01/20/la-meduse-une-arme-contre-la-pollution-plastique-des-oceans#:~:text=Les

« Capitale Européenne de la Culture : L’échec Maribor 2012 », Thibaud Boudaud, Harde, 17/12/2018. Disponible à : https://hajde.fr/slovenie/societe-slovenie/capitale-europeenne-de-la-culture-lechec-maribor-2012/

Boris Pahor : auteur italien de langue slovène, né à Trieste et y ayant passé sa vie. Considéré comme un des auteurs d’expression slovène les plus importants, sa vie et son œuvre valent grandement le coup de s’y intéresser. Quelques titres : Arrêt sur le Ponte Vecchio, Quand Ulysse revient à Trieste, Pèlerin parmi les ombres, trilogie triestine avec Printemps difficile, Jours obscures et Dans le labyrinthe.

Primož Trubar : religieux, théologien et écrivain slovène du XVIe siècle. Il est l’auteur des premières ouvrages sur la langue slovène en langue slovène, basée sur le parler de Ljubljana. Il est également le premier a voir traduit la Bible en slovène. Primož Trubar a introduit la Réforme dans les terres slovènes.

Jože Plečnik : architecte slovène de la première moitié du XXe siècle. Il est celui qui a façonné la Ljubljana d’aujourd’hui.


Balkans : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo, Macédoine du Nord, Moldavie, Monténégro, Roumanie, Serbie, Slovénie, Turquie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *