Balkans – 2e voyage sac à dos : Bulgarie, Grèce, Serbie, Croatie. Enfin !
3 ans plus tard, je retourne dans les Balkans. J’étais en Slovénie quelques mois plus tôt, mais ce n’est pas pareil, ce n’est pas vraiment les Balkans. Je pars avec un nouveau sac à dos et bien moins chargé qu’en 2019 lors de mon premier voyage dans la région.
Je dois bien l’avouer, cette année, ce sera moins l’aventure : certes, je pars avec un sac à dos et sans itinéraire et vais découvrir de nouvelles choses, mais maintenant, je connais des locaux, des villes, et plus la langue bulgare. Mon idée était donc : Bulgarie, pour y retourner et partir à la montagne avec des amis ; Serbie, pour aller voir une nouvelle amie rencontrée en Slovénie en avril et sortir de Belgrade ; j’avais des envies de découvrir un autre pays, mais bon, je n’avais rien de précis en tête, et puis je voulais voir sur le moment ce dont j’aurai envie.
Ceci est un article général. J’écrirai plus à propos des pays et villes, mais aussi de certains sujets, dans les mois à venir.
BULGARIE
Sofia
Alors voilà, après un début d’année 2022 bien mouvementé, je repars dans les Balkans, depuis Nice, et atterris à Sofia, le 3 août. Cette fois, comparé à 2019, je sais où je dors et qui je rencontre : Boris, un ami bulgare de mon amie Bulgare de l’université. Je suis très bien accueilli, bien évidemment, et reste dans la capitale 3 jours, revisite et fais de belles découvertes.
Les montagnes bulgares

Le 6, je pars à Plovdiv, où je suis attendu, car le lendemain, nous partons en auto avec mon amie, son copain et un de leurs amis, pour une semaine à la montagne ! Enfin… 5 jours, car le temps nous a empêché de faire notre dernière étape à la cascade Raj, dans la chaîne du Grand Balkan, au centre du pays. Notre première étape a été le mont Vikhren qui culmine à 2914 mètres, dans le massif du Pirin, au sud-ouest du pays. J’étais très loin de penser assister à une demande en mariage, à 3000 mètres d’altitude, en Bulgarie. Mes amis se sont mariés un an plus tard, en août 2023, et j’étais invité.

Direction le Rila et les Septs Lacs
Le lendemain, après un petit-déjeuner bien bulgare et que j’ai mangé et préparé des dizaines de fois depuis, les filiyki, nous reprenons la voiture. Nous avons conduit jusqu’au massif du Rila, au sud de Sofia, et sommes restés 2 nuits froides et humides au refuge hiža Skakavitsa, loin de tout (sauf des moustiques et des douches glacées à l’eau de source). De là, nous avons randonné jusqu’au Sept Lacs du Rila, où nous attendaient une vue époustouflante, beaucoup de touristes, et un violent orage.



Cet orage était patient et poli, car il a gentiment attendu que nous soyons arrivés tout en haut des lacs et de l’itinéraire, à admirer la vue, pour éclater. Et, convivial comme il était, il a forcé tous les touristes à se réfugier à la hiža des Sept Lacs et à profiter, les uns sur les autres, des vêtements mouillés et de la nourriture de la cantine (pas mauvaise du tout, soit dit en passant). Le soir, de retour dans notre Skakavitsa glaciale, nous avons mangé le plat de champignons préparé par un randonneur. Enfin, pas moi : j’ai préféré manger ma soupe aux haricots, bob čorba, pour la énième fois.

Encore une montagne, ou presque…
Le 11, nous voilà partis vers le mont Musala (mot venant du turc et signifiant « proche de Dieu »). C’est le plus de haut de Bulgarie, culminant à 2925 mètres. Malheureusement, nous ne l’avons vu que depuis la hiža Musala, un peu plus bas, car nous n’étions pas équipés pour le temps glacial et brouillardeux que nous avons rencontré. Nous sommes restés au refuge, à alterner entre soupes et infusions, à discuter et tenter de se réchauffer dans cette chambre encore plus froide que celle de la Skakavitsa. Au petit matin, j’étais collé à mon co-randonneur pour y trouver un peu de chaleur.


Le 12 août, nous sommes descendus des cieux à 4°C pour retrouver la plaine à 45°C. Petite amplitude, mhoui…
Plovdiv et la mer Noire, puis Plovdiv et Sofia
Après la montagne et avant la mer, je suis resté 6 jours à Plovdiv, ville que j’aime tant. J’ai continué de découvrir la ville, son vieux quartier et ses ruelles, ses collines et ses églises. Et j’étais en très bonne compagnie : amis et Charlie.


Le 18 août, je suis parti à Nessebar, ville côtière bulgare qui a été peuplée par des Grecs pontiques jusqu’à 1923, année du traité de Lausanne et du début d’échanges de populations dans la région. J’y ai vécu une expérience qui a été le déclencheur du changement de cap dans ma vie.


Je suis retourné 4 jours à Plovdiv puis 4 jours à Sofia, où j’ai assisté à des danses traditionnelles, au singulier horo, sur la place des Bains (Ploshtad Banski), derrière la Grande Mosquée.

Le 1 septembre, j’ai quitté la Bulgarie pour la Grèce avec un ami bulgare que je m’étais fait quelques jours auparavant.
GRÈCE, THESSALONIQUE
Et voilà ! Comme je l’avais dit, j’étais parti sans plan défini, et la Grèce n’était pas dans ce plan-pas-défini-mais-je-pensais-pas-à-la-Grèce. J’ai donc découvert la Grèce, ou plutôt, Thessalonique, ville principale de Macédoine grecque et deuxième ville du pays. Cette ville a une histoire riche, et ce depuis des siècles et des siècles. Elle fut longtemps dans l’Empire ottoman (1430-1912) et l’une de ses villes principales.



Les Juifs de Thessalonique
Thessalonique a été une ville à majorité juive pendant plusieurs siècles, depuis l’expulsion des Juifs d’Espagne et des autres pays d’Europe à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Une partie a émigré vers les Balkans et l’Empire ottoman. Au début du XXe siècle, la population juive a diminué en raison d’incendies, reconstructions, et politiques de plus en plus antisémites. Après la Seconde Guerre mondiale, presque toute la population juive (environ 50 000) de Thessalonique avait été exterminée.
Ruines, chats et bougatsas
Sur des notes moins tragiques, la ville porte les traces de son histoire doublement millénaire au carrefour de civilisations. Romaines, grecques, ottomanes, juives, les influences et ruines se font voir et sentir. L’air légèrement iodé mais trèshumide vient rafraîchir les touristes assez fous pour rester dehors l’après-midi dans les rues à l’atmosphère méditerranéenne. Les chats ponctuent les balades, de même que les bougatsas, au fromage ou à la pomme et à la cannelle, que j’ai consommées en (trop ?) grande quantité. Sur ces histoires de coussinets et de papilles…


Ce 2e voyage sac à dos dans les Balkans ayant commencé par la Bulgarie et la Grèce a continué en Serbie, avant de finir en Croatie.
SERBIE
Belgrade
5 septembre. Me revoici, 3 ans plus tard, à Belgrade. J’y suis revenu pour deux raisons : rendre visite à mon amie serbe rencontrée en Slovénie, et donner une deuxième chance à la ville. Ou plutôt, me donner une deuxième chance dans cette ville.
Bien sûr, comme partout dans les Balkans, j’ai été très bien reçu. J’étais à Novi Beograd, « Nouvelle Belgrade », que je ne connaissais pas : grandes avenues, blocs en béton et nouveaux immeubles en verre, arbres et rives du Danube. Mais c’est assez agréable. Vous trouverez toujours quelque chose d’ouvert et un bus pour vous transporter. En parlant de bus : frauder est une habitude des Belgradois, mais moi, j’ai trop peur de me faire attraper, bien que je sois en compagnie fiable et aguerrie.


Cette fois, je décide de sortir de la maison et d’explorer, surtout que mon amie m’y encourage. Je vais donc à Gardoš, quartier aux airs d’Europe centrale. D’ailleurs, à la photo accompagnée de la question « Devinez où je suis » envoyée sur le groupe famille Whatsapp, réponse presque unanime : « Prague ! ». Belles petites maisons colorées, rues pavées, Danube en vue, recouvert de cygnes et de péniches-restaurants.

Des musées et du ciné
Je suis aussi parti à la (re)découverte du centre ville, du Musée d’Histoire de la Yougoslavie et de la Maison de Fleurs, sorte de « musée de Tito ».
Ayant raté mon bus pour Novi Sad, deuxième ville de Serbie, j’ai continué d’explorer la ville. Alors, oui, j’aurais pu prendre le prochain ou le train, mais je ne sais pas, des fois, là-haut (dans ma tête), ça ne passe pas.
Le soir, nous sommes allés avec mon amie dans un cinéma – dont je tairai le nom – plus ou moins caché et bien gardé de ses fréquenteurs, voir un film français.. Nous avons fini la soirée avec une balade nocturne le long du Danube.

Subotica
Cette fois, je n’ai pas raté mon bus. Je suis donc parti à Subotica. Cette ville aux confins de la Serbie moderne, à la frontière hongroise, est une ville d’aspect centre-européen. L’architecture mêle styles néoclassique, baroque et, pour mon plus grand plaisir, art nouveau. Subotica, au cours de son histoire, de même que la région septentrionale de Serbie, la Voïvodine, ont été terres hongroises, entre autres. Cette présence politique et/ou démographique au cours du temps a fait qu’aujourd’hui encore, on entend parler hongrois dans les rues, on voit du hongrois, on mange hongrois (et pas « du Hongrois »), on rencontre des Hongrois. Ils sont une des minorités nationales de Serbie, et le deuxième groupe national après les Serbes.


Je n’ai visité que Subotica cette année, hors de Belgrade. Novi Sad et le sud du pays m’attendent. J’avais donc une excuse pour revenir, car oui, je suis revenu en Serbie un an plus tard, pour une troisième édition.
CROATIE, ZAGREB
Dernière étape (pas vraiment prévue) de cette édition 2022 des Balkans : Zagreb. Je dis « Zagreb » et non « Croatie » car dire qu’on a visité un pays alors qu’on en a vu qu’un endroit…
Donc voilà : tandis qu’une amie visite presque simultanément l’ouest et le sud de la Croatie, moi, je reste à Zagreb. En général, je fonctionne ainsi : je visite d’abord la capitale d’un pays, et plus tard, le reste, souvent à l’occasion de nouveaux voyages.


Donc (numéro 2), je reste deux jours à Zagreb qui, bien que ville d’Europe centrale, me paraît terne. J’ai bien sûr visité la ville, mais j’ai quand même, je dois l’avouer, passé la majorité de mon temps dans un parc, à un endroit bien précis, sur mon banc à bouquiner. J’y suis d’ailleurs revenu depuis, en 2023, lors de ma correspondance Flixbus entre Lyon et Sarajevo. Je ne pense pas revenir à Zagreb pour y passer plus que quelques heures mais, étant donné qu’à chaque fois que je tiens ce genre de propos, le destin me prouve le contraire… à bientôt, Zagreb !
TRIESTE, ITALIE
Heureusement, j’ai fini mon deuxième voyage sac à dos dans les Balkans avec une pépite, bien que hors-Balkans : j’ai pris un bus de Zagreb à Lyon, et nous avons fait une pause à Trieste, de nuit. Je me suis dit que c’était le moment de me dégourdir les pattes en visitant, de nuit, les belles places et rues triestines. Eh bien, j’ai plus que bien fait ! Ces quelques minutes m’ont permis de finir ce voyage avec des paillettes plein les yeux. Ou plutôt, les lumières des lampadaires, accentuées par mon astigmatisme et mes lunettes un peu trop vieilles, imprimées sur ma rétine. Mais bon, non, disons : paillettes et étoiles !

Balkans – 2e voyage sac à dos : Bulgarie, Grèce, Serbie, Croatie : ce deuxième voyage m’a fait découvrir de nouveaux aspects, lieux et villes de l’Europe du Sud-Est, et m’a bien sûr donné envie d’y revenir.
Et j’y reviendrai, un an plus tard, mais cette fois, en commençant par l’ouest, et en allant toujours plus vers l’est : mon troisième voyage sac à dos dans les Balkans, de Sarajevo à Sibiu en Roumanie.


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